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Comédies musicales

Comédies musicales

Bistrot – Comédie Musicale en deux actes
Livret et textes de Eddy Marnay – Musique de Michel Legrand

Ce spectacle est daté.

Il porte la marque des années 60 qui furent un tournant dans l’histoire de Paris.

La vieille ville, que l’Histoire avait laissée noire et sale, se refaisait une toilette, rajeunissait ses murs, réalignait ses arbres et parfois se désencombrait de son passé. Les Halles, ce ventre de Paris, forêt de pavillons de métal et de verre, jonchées de toutes victuailles de la terre, roulant des flots de sang de Bovin dans leurs caniveaux, les Halles dont les colossales cargaisons bloquaient le cœur de la capitale, étaient livrées aux pioches des démolisseurs et bientôt ne seraient plus qu’un trou béant d’où surgirait une autre vie.

Toute une populations de petites gens : bistrots, artisans, boutiquiers, voyaient de jour en jour leur passé disparaître. Certains partaient avant d’être expulsés. Pour la plupart, ils savaient qu’une époque s’achevait et qu’ils n’auraient bientôt plus leur place dans ce monde à venir.

C’est un peu leur histoire que veux raconter : “Bistrot”, celle d’une ville impitoyable et belle qui, dans sa course vers l’Ouest, va bientôt engendrer La Défense après avoir essaimé ses cathédrales et ses palais.

Vers l’Ouest s’en ira, à la fin de l’histoire, Thomas notre héros et peut–être aussi Jenny qui l’a toujours aimé. L’avenir est fait pour eux.

Car c’est ainsi. Un monde disparaît, un autre apparaît. Rien ne vit, rien ne meurt, tout meurt et tout renaît.

Avant que le spectacle ne commence, le rideau de scène recevra des projections d’images de ce chantier fabuleux que fut alors Paris. Le théâtre sera plongé dans l’atmosphère visuelle et musicale de l’époque, costumes, voitures, chansons… et lorsque le rideau se lèvera sur la petite Place qui n’a pas de nom, le public aura déjà fait le voyage qui conduit à ce coin de mémoire, aujourd’hui tapi dans l’ombre de quelque Musée Beaubourg.

Cole ou “I Love Paris”
Spectacle musical autour des chansons de Cole Porter
Adaptations de Eddy Marnay

L’Époque : Les années les plus étourdissantes de ce siècle, celles où Bugatti, Chanel, Cocteau, Ravel enfiévraient de leur génie un monde sans mesure. L’Amérique de ce temps–là jetait ses glaciers de verre au ciel de Manhattan, rugissait de tous les accents de son jazz. On ne dormait plus, on buvait trop et on cultivait le romantisme. Scott et Zelda Fitzgerald étaient trois.

L’Homme : Cary Grant l’a personnifié à l’écran. Cole Porter est élégant, pommadé, placide, et traverse ces décades un sourire aux lèvres. L’humour lui tient lieu de politesse. Il porte la musique en lui et jongle avec le langage comme personne avant lui. Poétique, drôle, mondain, grivois quand il faut, il est l’étendard musical de ce temps–là. Amoureux de Paris où il vivra dix ans et subjugué par la France au point de s’engager dans la Légion Etrangère…

L’Artiste : On lui doit plusieurs des plus belles chansons américaines : “I love Paris”, “Begin the beguine”, “Night and day”, “Love for sale”, “C’est magnifique” pour ne citer que celles–là. Il a écrit vingt–quatre comédies musicales dont “Gay Divorce” avec Fred Astaire et Ginger Rodgers.

Fred Astaire

2 photos

Frédéric Austerlitz choisit un jour de se faire appeler Fred Astaire. Il avait déjà le nom d’un soleil napoléonien ; il préféra celui d’une étoile d’Hollywood. Et si l’on ne devait retenir qu’une seule image de ces années 30 où l’Amérique battait comme du feu dans les veines d’un monde romantique et fou, ce serait celle de cet homme qui personnifiait à lui seul toute l’élégance et tout le rythme du monde.

Jean–Pierre Cassel chante et danse Fred Astaire. C’est une idée qui a germé voici quelques années entre lui et moi. Recréer une époque : celle des grandes comédies musicales que nous avons aimées, vécues, et que nous portons en nous.

Jean–Pierre Cassel est un excellent danseur de claquettes, ce que tout le monde sait. Tout le monde ne sait peut–être pas qu’il a tenu le rôle principal de “A chorus Line” pendant six mois au Dury Lane Theater de Londres. L’adaptation d’un répertoire aussi marqué que “Night and day”, “Cheek to cheek”, “Isn’t it a lovely day”, “Top hat”, etc. ne posait qu’un problème, mais de taille : conserver d’une langue à l’autre le parfum d’une époque.

Créé le 12 novembre 1992.

Livret de Eddy Marnay d’après “Les lumières de Belleville” de Régine
Musique de Emil Stern – Textes de Eddy Marnay – Editions Pema 1971

Ceci est l’histoire d’un père et sa fille. Ou plutôt les histoires d’une fille avec son père.

Olga a, en effet, pas mal de comptes à régler avec Simon. D’abord, il a oublié de la déclarer le jour de sa naissance. Pourquoi ? – Il jouait au poker, comme toujours. Et il gagnait… comme rarement !

Sept ans plus tard, sa fibre paternelle se réveillant, il l’a fait inscrire sur les registres de la Mairie et lui fausse d’un seul coup son Etat Civil et son Signe du Zodiaque. Entre temps, écœurée, la mère d’Olga a fait ses bagages pour les Amériques, un mois à peine après la naissance de sa fille.

De son côté, Simon a laissé tomber tout le monde pour consacrer le plus clair de sa vie à une armada de jupons titrés ou roturiers, mais titrés de préférence… On reste grands seigneurs dans la famille ! Et voilà Olga orpheline d’un père et d’une mère vivants et vivant bien, ballottée d’une institution religieuse à l’autre.

La courbe financière de son père oscillant des sommets les plus vertigineux aux plus bas, elle ne connaîtra que les creux de la vague car c’est dans ces seuls moments que Simon rentre au bercail et se souvient qu’il est père. Aujourd’hui, il est propriétaire d’un bistrot qui a pour nom “Les lumières de Belleville” et dont Olga partage les destinées avec sa tante Noémie Il y a là, inséparables de Simon, Dimitri le vague cousin, Ménardier-le-flic et Sliman-le-Tunisien. La règle est simple : Aux “Lumières de Belleville”, les hommes jouent au poker et les femmes travaillent. Et périodiquement, Olga d’une “mère” nouvelle. Elle ne sait plus en faire le compte !

Pour échapper à ce quotidien étouffant, et aussi parce qu’elle a en commun avec son père la folie des grandeurs, Olga s’échafaude en rêve un avenir grandiose, fait de paillettes et de diamants. Et le jour où les verres volent un peu plus fort que d’habitude, elle claque la porte et s’envole vers… vers quoi ? Vers un comptoir de vestiaire, celui de l’Old Jacky’s, club à la mode où ses rêves de luxes trouvent, pour support, des toilettes, des jaguars et des fourrures. Des hommes aussi. Différents de son père. Distingués, raffinés. Il y en a deux en particulier dont les manières et le beau langage la fascinent. Et tandis qu’entre les deux hommes se jouent une partie dans laquelle la police aura son mot à dire, tandis que chacun des deux essaie d’utiliser Olga à son profit. Olga – elle – s’embarque dans des phantasmes délirants qui la mènent à des cimes rarement atteintes. Il faut dire que tout s’en mêle : Gérard, l’un des deux hommes, se propose de financer un super show dont elle serait la vedette. Philippe, l’autre homme, lui promet la Lune pour… Elle ne sait trop quoi.

Simon rapplique, rutilant, en haut de la courbe, fraîchement re-re-re-remarié. Il a gagné au poker une usine de confitures, empoisonnée toute une ville, sauvé sa peau… et voilà qu’il se met en tête d’acheter l’Old Jacky’s pour sa fille ! Alors Olga n’a peut-être besoin de personne pour être mythomane, mais il faut reconnaître qu’elle trouve beaucoup de gens pour l’y aider.

Une comédie musicale d’après l’œuvre d’Alexandre Dumas
Livret de Jean Cosmos – Textes de Eddy Marnay – Musique de Michel Legrand

Créée le 18 Septembre 1975 au théâtre de la Monnaie Royale de Bruxelles
Reprise le 12 Décembre 1975 au théâtre des Champs–Elysées à Paris

Malgré une effroyable tempête, le jeune marin Edmond Dantès réussit à ramener à bon port le Pharaon, trois–mâts de l’armateur Morrel qui, au su de cet exploit, lui accorde le commandement du navire. Le même jour, le jeune commandant de vingt ans doit célébrer ses fiançailles avec la belle Mercédès, dans l’auberge de son ami Caderousse.

C’est donc un bonheur complet qui lui est promis. Or voilà que tout va chavirer par la volonté maléfique de trois hommes dont les intérêts divers convergent pour la perte de Dantès : Danglars, comptable indélicat, Fernand, amoureux sournois et bientôt Villefort, procureur du roi qui ne peut sauver Edmond, faussement accusé de complot contre le pouvoir, sans condamner sa carrière.

La monstruosité du trio jette Dantès dans les cachots du château d’If. Et là, la Providence retourne la situation à l’avantage du malheureux. En effet, l’abbé Faria, consolateur miraculeux, se prend d’affection pour son jeune codétenu. Il lui transmet après des années de vie commune, toute sa science de chercheur obstiné. Et, à l’heure de la mort, le vieillard lui lègue avec son île, le secret d’une fortune prodigieuse.

Ainsi, nanti de tout ce qui peut lui assurer les moyens d’une impitoyable vengeance, l’évadé Edmond Dantès devient-il Monte-Cristo, son contraire, Monte-Cristo, l’agressif, le sournois, Monte-Cristo, le vengeur qui n’aura de cesse d’avoir assuré son triomphe sur les criminels.

Un concert musical d’Eddy Marnay
Textes de Eddy Marnay
Musique de Jean–Michel Braque et Lina Boccara

Oriundi : mot italien, pluriel d’ “oriundo” : originaire, qui descend de…

Par extension : tous ceux qui vivent quelque part en étant d’ailleurs. Non pas les émigrants chaplinesques, brebis égarées dans des jungles de métal et de verre, mais au contraire des hommes et des femmes dont on pourrait penser qu’ils ont jeté l’ancre et que leur cœur se confond avec leur port d’attache. Ils sont pourtant de ceux qui ne termineront jamais leur périple, véhiculant dans leur âme des dômes byzantins, des campaniles toscans, des cèdres, des oliviers, des toundras et des fjords.

Y a-t-il beaucoup de parisiens nés à Paris ? Et ceux–là qui s’affirment de Bretagne, d’Alsace ou des Pyrénées, sont–ils certains que leur ascendance s’arrête là ? Non. Parce que la nuit des temps est un éternel “ailleurs” et qu’aucun de nous, même si son arbre généalogique lui est parfaitement familier, aucun de nous ne peut remonter plus loin que sa première racine “connue”. Et puis, il y a les incidents de parcours, les croisements clandestins qui font que l’on n’est pas toujours le fils de qui l’on croit.

Tous les hommes sont des “oriundi”, même ceux qui n’en savent rien.

Et finalement, cela prouve quoi ? Simplement que l’humanité entière n’est que migration et que ce vaste éparpillement des hommes est, en fin de compte, leur grand point commun. Tous ces hommes, toutes ses femmes bousculés par les courants de l’Histoire, tous ces sangs mêlés ne font qu’un. Les drapeaux qui les recouvrent et quelquefois les séparent n’empêcheront jamais que leur éternelle dispersion les ramène à une unité.

D’où qu’ils soient, ils seront toujours des “oriundi”.

© 2021 eddymarnay.com

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