Les baladins du siècle d’aujourd’hui
♫ Michel Legrand
© Ste Legrand 1965
Ils ont la tête en acier
Ils ont le cœur en papier mâché
Les baladins du siècle d’aujourd’hui
Ils ont la tête en robot
Ils ont le cœur en coquelicot
Moitié machines et poètes à demi
Ils ont la tête en carton
Ils ont le cœur en Pont d’Avignon
Les baladins du siècle que je vis
Ils ont la tête en fusée
Ils ont le cœur Méditerranée
Ils sont d’hier et ils sont d’aujourd’hui
Je les vois vivre à cheval
Sur la planète et sur les étoiles
Et je me dis c’est comme ça que je vis
Ils se téléphonent
Ils se bigophonent
Et ils s’interphonent
Et
Ils se pneumatiquent
Tirent des musiques
De l’électronique
Et
Ils tournent comme des moteurs
Ils font parler des ordinateurs
Les baladins du siècle que je vis
Pour eux l’électricité
C’est du courant c’est du démodé
Les baladins du siècle d’aujourd’hui
Puis un jour
Sans savoir comment
Puis un jour
Au premier tournant
C’est l’amour
Avec les tourments
De l’amour
Avec les serments
De l’amour
Et soudain voilà
Que s’enraye le moteur
Que se détraque l’ordinateur
Que la fusée se met au ralenti
Que tombent les statistiques
Qu’au beau milieu de l’électronique
Se fait entendre un drôle de cliquetis
Ça remet tout en question
Et l’attraction la gravitation
Pour une fois ce n’est pas ce qu’on dit
Et voilà qu’en moins de deux
Ils se retrouvent coupés en deux
Moitié d’hier et moitié d’aujourd’hui
Avec leur tête en acier
Avec leur cœur en papier mâché
Les baladins du siècle que je vis